... En ce monde et dans l'autre.
Yann-Erick Pailleret: On représente souvent la destinée humaine comme un long voyage, souvent maritime d'ailleurs, où le passager du navire change de continent mais pas de personnalité. Et vous, Jean Prieur, à quoi la comparez-vous ?
Jean Prieur: A une pièce en trois actes.
- Acte premier:
La vie terrestre. C'est le temps des semailles. Ce qu'on sème ici bas, on le récolte Ailleurs. La Terre est un lieu de probation, elle est l'infrastructure où tout va commencer. Tout doit être mis en œuvre sur les plans matériels: les racines du Ciel sont dans la Terre. Si certaines choses ne sont pas accomplies ici-bas, elles devront l'être de l'Autre Côté. Les feux de la rampe sont plus ou moins intenses.
Yann-Erick Pailleret: C'est à dire ?
Jean Prieur: La scène sera claire si elle est placée sous la réverbération de la vie éternelle. Elle peut aussi être obscure si l'être refuse de bien se comporter. Ce premier Acte est très court (cent ans, tout au plus). Bientôt le rideau tombe, c'est la mort, puisqu'il faut l' appeler par son nom.
-Acte deux:
La survivance, c'est la vie qui subsiste et persiste en astral, ce monde des esprits, heureux ou malheureux. Le terme de monde des esprits est emprunté à Swedenborg et à Kardec qui eurent l'immense mérite de mettre de l'ordre dans des notions, jusque là confuses. Le monde des esprits n'est autre que le séjour, nommé Hadès, dont nous parlent la philosophie grecque et le Nouveau Testament.
Yann-Erick Pailleret: "L'Astral", c'est donc le lieu-état le plus proche de la Terre, il s'y déroule différents événements.
Jean Prieur: Oui, cela peut s'apparenter à des tableaux. En dramaturgie, ce sont les subdivisions d'un acte.
Premier tableau du deuxième acte: le rideau se lève sur une scène obscure. C'est le sommeil plus ou moins long, le sommeil réparateur qui suit le dernier soupir.
Deuxième tableau: la lumière fait irruption. Résurrection immédiate: le défunt qui se relève et se réveille est accueilli par ceux qui l'ont aimé et précédé. C'est alors qu'il voit l'être de lumière.
Yann-Erick Pailleret: Soit un parent, soit un ami ou tout simplement son ange gardien.
Jean Prieur: Tout à fait.
Passons au troisième tableau du deuxième acte: le décor, n'est autre que le mental du nouvel arrivant. Il recommence la vie qu'il menait ici-bas, il peut simuler les activités d'antan et retrouver ses habitudes. Puis, la personnalité s'épanouit... dans le bien, mais aussi dans le mal. Dans le premier cas, pas de problème, il se dégage très vite. Dans le second cas, il sent monter en lui les impulsion refoulées, le vice caché qui l'habitait, ce désordre qui ne s'était pas révélé à cause des contraintes sociales ou familiales. Contre ce mal, qui se manifeste au grand jour, deux attitudes possibles: ou il combat pour s'en dégager, ou il l'aime et fait corps avec lui. Il saisit, ou ne saisit pas, la seconde chance qui lui est offerte. Nombreux sont ceux qui ne veulent pas opter. Particulièrement à notre époque où les gens répugnent à prendre leurs responsabilités: d'où embouteillage dans ce gigantesque échangeur qu'est le Monde des esprits, lieu de la remise en ordre.
A la fin du deuxième Acte, il est prêt à rejoindre ceux qui lui ressemblent. Il est prêt soit à passer dans les sociétés angéliques, soit à se laisser engloutir dans les ténèbres abyssales. Il se décide soit pour la vie éternelle, soit pour la seconde mort. Le rideau tombe, c'est le jugement dernier, ce qui signifie qu'il n'y en a pas d'autre après lui. C'est un auto-jugement individuel.
Yann-Erick Pailleret: Vous parlez de sociétés angélique, comme celles qui se sont manifestées sur la Terre lors du premier Noël. Finalement l'esprit de Noël, la religion, tout ce qui tend vers le bien et la joie dès maintenant, est à considérer ?
Jean Prieur: Oui, les grandes fêtes sacrées: Noël, Pâques, Ascension sont aussi célébrées de l'Autre Côté, par les sociétés angéliques, qui sont aussi nommée égrégores d’amour.
Yann-Erick Pailleret: Et nous arrivons à l’Acte trois.
Jean Prieur: La tragi-comédie intitulée " DESTINEE HUMAINE" est une pièce d'avant-garde, elle a deux dénouements qui, tous deux, seront représentés, mais les acteurs ne sont pas les mêmes:
Premier dénouement: le décor représente les vapeurs méphitiques où disparaissent ceux qui, volontairement, délibérément, se sont enracinés dans le refus du bien. Le rideau tombe, c'est la seconde mort. Ce n'est pas l'enfer éternel (Dieu seul est éternel), c'est l'anéantissement, l’extinction lente de ceux qui ne veulent pas aller vers Lui pour obtenir la Vie.
Second dénouement: le décor représente les arbres, la cité transparente et le fleuve de la vie éternelle. La vie éternelle, c'est la vie surabondante et incorruptible. C'est la vie retrouvée pour toujours.
Yann-Erick Pailleret: Arbres, fleuve, cité, ce sont des symboles ?
Jean Prieur: Oui, mais ce ne sont pas des abstractions. Le symbole est un lieu visible et tangible entre le physique et le spirituel. L’Au-delà n’est pas un monde vaporeux, il a une certaine densité, une certaine substance. Il est de nature corpusculaire et vibratoire, exactement comme la lumière. Il a une réalité, une réalité subtile.
Yann-Erick Pailleret: Cet Au-delà, cette réalité subtile, se subdivise donc en monde des esprits, abîmes et cieux ?
Jean Prieur: Les cieux, vous avez raison d'employer le pluriel: il existe d'innombrables demeures dans la Maison du Père. Entre les cieux et nous s'étend comme un écran: l'astral, ou monde intermédiaire, ou monde des esprits. Il est désigné dans l'Apocalypse: c'est le parvis du Royaume.
C'est aussi le Purgatoire que nous enseignait l'Eglise romaine, mais ce vocable a pris une coloration trop pénitentielle, trop punitive. Purgatoire fait partie de ces mots qu'on n'ose plus employer.
Les mots sont malades; pour les guérir, commençons par les préciser. Précisons les dénominations comme le disait le regretté Confucius.
Yann-Erick Pailleret: Bonne idée, on parle souvent de Plans et de Sphères, cela semble contradictoire. Qu'en est il exactement ?
Jean Prieur: Plans et Sphères, Là-bas, Là-haut, c'est la même chose. Ce sont des zones concentriques à la Terre.
Sphères heureuses: cieux, tabernacles éternels, Temple, Royaume des cieux, Royaume de Dieu divisé en demeures que nul ne peut compter.
Sphères douloureuses: les abîmes, les géhennes, les ténèbres extérieures, à la fois extérieures à la Terre et au Ciel.
Sphères intermédiaires: les purgatoires, les lieux d'attente et de purification, ou l'Astral qui sera ce que sont nos pensées et ce que furent nos actes.
Yann-Erick Pailleret: Sphères et plans, ces mots sont empruntés à l'espace.
Jean Prieur: Oui, presque tout notre vocabulaire est spatial. Cependant, dès qu'il est question du monde des esprits, il faut penser en termes affectifs. C'est l'état affectif, joint à la pensée qui constitue l'être humain. C’est notre mental positif, négatif ou indifférent qui nous relie à telle ou telle société du monde invisible. L'homme terrestre est déjà en relation inconsciente avec les assemblées, les égrégores qu'il doit rejoindre un jour.
Yann-Erick Pailleret: Quand le corps spirituel est séparé du corps physique et devient autonome, comme dans le deuxième tableau de Acte II. C'est le moment où le défunt est introduit dans le monde intermédiaire.
Jean Prieur: C’est la résurrection immédiate, la résurrection des corps, des corps spirituels. C'est un phénomène aussi naturel, aussi universel que la naissance dans le monde physique. La résurrection immédiate, ou seconde naissance, concerne tout le monde, le monde entier et non pas seulement les chrétiens. Ces réalités planétaires sont indépendantes de la foi, elles existent sans qu'on y croie. Si les religions les occultent, tant pis pour elles !
Les athées et les matérialistes ressuscitent comme tout le monde, ils sont stupéfaits et déphasés. Ils s’imaginent qu’ils rêvent et vont bientôt se réveillés.
La résurrection immédiate est une opération de plus en plus complexe du fait de notre matérialité grandissante. Donnant trop d'importance au tangible, nous le densifions; il est de plus en plus opaque. En nous tournant trop vers la matière, nous lui avons donné une réalité qu'elle ne possédait pas à l'origine.
Cette résurrection s'accomplit en un, deux ou trois jours (ou davantage). Donc, l'incinération ne doit pas avoir lieu trop tôt. Trois jours francs sont nécessaires, surtout pour les vieillards qui se cramponnent à leur corps physique. Les jeunes, au contraire, se dégagent vite et entrent hardiment dans la quatrième dimension.
Yann-Erick Pailleret: Le corps physique n'est donc qu'un aspect de notre être ?
Jean Prieur: En effet, l'Homme est triple. Il se compose d'un esprit, d'un corps subtil et d'un corps physique: pneuma, psyché, sôma. Les matérialistes ne veulent connaître que le troisième terme, le corps visible et tangible. La plupart des chrétiens ne connaissent que l'esprit et le corps de chair; ils ouvrent des yeux ronds quand on leur parle de corps spirituel. Or, c'est ce corps transparent qui rend pensable et possible l'immortalité. Le Christ n'a point parlé expressément du corps métaphysique, mais il l'a manifesté à trois reprises: Transfiguration, Résurrection, Ascension. Et il en a parlé allusivement: s'il y a dans les ténèbres extérieures des pleurs et des grincement de dents, cela signifie en clair qu'il y a des yeux pour pleurer et des dents pour grincer.
Yann-Erick Pailleret: Le terme de corps spirituel a bien été trouvé par l'Apôtre Paul ?
Jean Prieur: Il avait fait de fortes études helléniques à l’université de Tarse, laquelle rivalisait avec celle d’Athènes et celle d’Alexandrie. Il avait étudié Platon, et d’autres auteurs grecs qu’il cite quelquefois. Il avait puisé chez Platon la notion de corps de lumière.
Paul a surtout parlé de corps céleste et de corps de gloire. Mais tous les corps spirituels ne deviendront pas corps de gloire.
Paul a également bien fait la différence entre le corps spirituel que nous portons déjà en nous et qu’il appelle l’homme intérieur qui se renouvelle de jour en jour et l’homme extérieur, autrement dit, le corps de chair qui reçoit sa forme définitive qu'en se moulant sur le corps d'esprit. C'est l'homme interne qui voit par ses organes spirituels lors du phénomène qu'on appelle vision. C'est l'homme interne qui ressent de la douleur à un membre amputé. Le corps métaphysique vit des fluides ambiants, comme le corps de chair vit des aliments matériels. Tout événement, tout acte, toute pensée sont inscrits dans le corps métaphysique. Il a tout enregistré, même ce que nous avons oublié ou croyons avoir oublié. Lorsque l'Homme-esprit est vu sous la lumière du monde intermédiaire, on peut lire dans ses actions et ses pensées comme en un livre ouvert. Le corps subtil est substance et forme. Pas de sujet sans forme, pas d'esprit sans substance, pas d'être sans corps, pas d'être sans existence, sans manifestation.
Yann-Erick Pailleret: C'est en ce sens que vous vous réclamez de l'existentialisme chrétien, celui de Gabriel Marcel.
Jean Prieur: J'ai, en effet, opté pour un spiritualisme substantiel. Pour moi, nous avons le choix entre deux conceptions de l'immortalité: formelle ou informelle.
Immortalité formelle: le corps métaphysique.
Immortalité informelle: l'eau qui s'échappe d'un vase brisé retourne à l'océan et se dissout dans ses vagues. Elle ne conserve rien de la forme du vase qui la contenait. Je crois aux formes. Je crois aux vases. Je crois à l'immortalité formelle par le corps métaphysique.
Yann-Erick Pailleret: Et la réincarnation dans tout cela ?
Jean Prieur: Du fait qu'ils possèdent un corps, certains défunts, qui n'avaient jamais entendu parlé du corps subtil, s'imaginent être réincarnés. Parce qu'ils possèdent un corps, ils sont nombreux ceux qui sont persuadés qu'il rêvent et qu'ils vont bientôt se réveiller. Les "vivants" savent qu'ils doivent mourir, mais ils n'y croient pas. Les "morts" eux-mêmes ne croient pas davantage à la mort. Ils sont les premiers étonnés de se retrouver dans un corps, leur corps.
Yann-Erick Pailleret: Mais ce corps d'esprit, de quoi est il composé ?
Jean Prieur: De mouvements oscillatoires rapides. "Nous ne sommes plus que vibrations !", dit Paqui, une jeune messagère de l'Au-delà. Dans leur sphère, comme dans la nôtre d'ailleurs, tout n'est que vibrations. Plus un monde est élevé, plus sa fréquence l'est pareillement. Il est donc invisible et inaudible pour les mondes qui lui sont inférieurs. Les ondes se transforment soit en couleurs, soit en musique, soit en lumière, soit en langage. Toute musique devient couleur. Toute couleur devient musique. Le son et la couleur se résolvent l'un en l'autre dans les mondes invisibles. Déjà, sur cette Terre, les gens qui sont gratifiés de l'audition colorée en ont un aperçu.
Parce qu'ils sont absolument vibrations, les disparus se déplacent avec la rapidité de la pensée. Ils ne possèdent pas l'omniprésence, mais ils ont la vitesse et surtout la présence. Ils sont présents quand nous pensons à eux. On les croit si loin et ils sont si proches. Ils ne possèdent pas non plus l'omniscience. Omniscience et omniprésence sont des attributs divins. Les disparus ne sont pas des divinités. Ils ne sont pas même des anges, bien que certains, surtout s'ils furent catholiques en ce monde, se prennent pour des anges.
Yann-Erick Pailleret: Il y a beaucoup de légendes de Noël autour des anges. Qui sont ils finalement ?
Jean Prieur: Ce sont d'anciens humains qui sont passés par le stade terrestre et sont parvenus au terme bienheureux de leur évolution. Ce ne sont pas des Archanges, qui, eux, n'ont pas connu l'incarnation et n'ont pas quitté les Mondes Supérieurs.
Les Archanges veillent à la formation et à l’instruction des grands Prophètes. C’est ainsi que l’archange Gabriel se manifesta auprès d’Abraham, auprès d’Isaac, ancêtre des Israëlites, auprès d’Agar, la servante égyptienne, mère d’Ismaël, l’ancêtre des arabes. C’est lui, Gabriel, qui apparaît à Moïse dans la flamme du buisson ardent; c’est lui, l’ange de l’annonciation, l’ange de consolation à Sethsemani, l’ange de révélation de l’Apocalypse. Après sept siècle de silence, Gabriel, héros de Dieu, se présente devant un Arabe mystique qui s’était retiré dans une grotte du mont Hira, au dessus de La Mecque, pour méditer et pour prier. C’est ainsi que Muhammad reçut la Troisième Dispensation. J’ai expliqué tout cela dans Mohamet, prophète d’Orient et d’occident aux éditions le Rocher.
Quant aux anges, ils sont, entre autres, affectés à la protection et l'inspiration de l’être dit humain; à conditions qu'il acceptent leur existence et leur présence. Les anges respectent notre liberté, comme Dieu Lui-même la respecte.
Yann-Erick Pailleret: Aussitôt après la mort, nous avons vu que l'Homme-esprit est accueilli par ceux qu'il a aimés.
Jean Prieur: Mais déjà le malade, dans un état grave, avait vu les amis invisibles. C'est l'amour qui établit le lien entre le nouvel arrivant et ceux qui l’accueillent. De même, c'est l'amour qui établit le lien entre les messagers et nous. L'amour est le seul moyen de conjonction et d'union à travers les mondes. L’amour relie entre eux les différents règnes sur la Terre comme au Ciel. Il lance un pont entre le règne animal (et même végétal) et le règne humain, entre le monde humain et le monde des esprits, entre le monde des esprits et le monde céleste.
C'est parce que Dieu est amour qu'Il nous accorde la vie éternelle. C'est parce que Dieu est amour que toute existence appelle et nécessite la résurrection. S'il n'y avait que cette vie, il serait difficile de dire: Dieu est amour. Mais s'Il est amour, Il est aussi Logos, c'est à dire logique, loi, ordre, justice et justesse. Il est Alpha et Oméga, causalité et finalité; nous voici dans le monde rationnel de la loi de cause à effet. Sur la Terre comme au Ciel, les mêmes causes produisent les mêmes résultats.
Le Monde des esprits est le monde des Moissons. Il pourrait s'appeler aussi monde des surprises pour ceux qui ne s'en sont pas préoccupés.
Yann-Erick Pailleret: "Les premiers seront les derniers, les derniers seront les premiers". Encore une parole du Christ qui prend tout son relief dès qu'on l'applique au Pays d'Après.
Jean Prieur: En plus, la vie de l'Homme-esprit est la vie de son désir et la vie de sa croyance. Il est identique à son plus grand désir. Tout ce qui s'écarte de ce désir central est éliminé peu à peu, dans le bien comme dans le mal, car l'Homme-esprit se simplifie. Ce que nous auront lié à nous sur la Terre sera lié de l'Autre Côté. Ce que nous aurons délié de nous, détaché de nous dans la vie terrestre restera détaché dans la seconde vie. Il est préférable que tout soit délié sur la Terre. Ce qui n'a pu être réalisé en ce monde pourra l'être dans l'autre. C'est là que se développent les trésors. C'est là que continuent à fructifier les talents.
Yann-Erick Pailleret: Pourtant, certains pensent que le Destin de l'Homme est fixé au moment de la mort.
Jean Prieur: Le salut peut, grâce à Dieu, être obtenu dans l'Au-delà. Ceux qui ont commencé leur régénération sur la Terre la continuent Là-bas. Ils la poursuivront jusqu'à ce qu'ils soient libérés de toute erreur et de tout mal. L'évolution se poursuit de l'autre côté, il est nécessaire de prier pour ceux qui nous ont devancés. La prière pour les défunts est un aspect de la communion des saints: solidarité d'espérance des vivants de la Terre et des vivants du Ciel. Tout particulièrement en ces périodes de fêtes.
Yann-Erick Pailleret: Revenons au Monde intermédiaire que vous appelez aussi psychosphère !
Jean Prieur: Selon moi, le Monde des esprits, c'est la psychosphère (sphère des âmes) qui se superpose à la noosphère (sphère du mental) et à la biosphère (sphère de la vie naturelle), l’une et l’autre décrites par Teilhard de Chardin. Les trois sphères se compénétrent, l'une étant à l'intérieur de l'autre. Le système de Ptolémé des sphères emboîtées, avec la Terre au centre est faux au point de vue astronomique, mais vrai au point de vu spirituel. Il existe d’innombrables centres et d’innombrables terres disséminés dans les espaces. La pluralité des mondes est la grande découverte du XXéme siècle. Au-delà de la Terre s'étend le Monde des esprits. Au-delà du Monde des esprits s'étend le Monde céleste. Au-delà du Monde céleste resplendit le Monde divin. Il y a plusieurs sphères, il y a plusieurs voiles. Ce que nous appelons la mort est le franchissement du premier voile. Il y a Là-bas des naissances et des renaissances. De l'Autre Côté, on meurt à un monde, puis à un autre: les vies successives se déroulent dans les infinitudes de l'Ailleurs. La vie éternelle est un éternel voyage.
Yann-Erick Pailleret: Manifestement, il existe plusieurs Au-delà et chacun de ces mondes est multiple.
Jean Prieur: Il y a de la place dans l'espace. Il y a du temps dans l'éternité. Voici un refrain que l'on n'entendra plus: "Je manque de temps, je manque de place". La pluralité des mondes métaphysiques est à l'image de la pluralité des mondes physiques. La sphère des âmes n'est pas le fief des anges, ce n'est que la banlieue de la Terre. Elle est encore loin, la mer de cristal et la Ville d'or pur. Il est encore loin le Royaume des cieux, le Noël éternel.
Propos recueillis par Yann-Erick Pailleret.